La suite đź’•

Après la longue session au Sénat, Antone rentra dans son bureau au calme. Il était tard, la fatigue se faisait sentir, mais son esprit était agité. L’adrénaline du débat et ce moment troublant avec Lazarus ne cessait de tourner dans sa tête. Il essayait de se concentrer sur son travail, mais ses pensées dérivaient de plus en plus.

Soudain, son téléphone vibra sur la table. Un message de Zachary.

— "Je veux te voir. Maintenant."

Le message bref et direct fit monter un frisson le long de sa colonne vertébrale. Il hésita un instant, mais la curiosité et quelque chose de plus profond, presque irrésistible, le poussa à accepter. Il ne s'agissait pas seulement d'une réunion politique ou d'une simple conversation — il y avait toujours eu une tension entre eux, quelque chose de plus que des désaccords idéologiques.

Zachary avait un appartement privé non loin du Capitole. Discret, à l’abri des regards. Antone s'y rendit sans vraiment réfléchir, ses pensées embrouillées par un mélange de désir et de danger.

Lorsque Zachary ouvrit la porte, la tension dans l’air était palpable. Sans un mot, il le fit entrer. Les deux hommes se regardèrent un instant, leurs regards ne dégageant ni animosité, ni camaraderie. Juste un silence lourd de sous-entendus.

Zachary, dans un geste brusque, prit Antone par le bras, l’attirant vers lui. Il y avait une violence contenue, comme si toutes ces années de rivalité trouvaient enfin une autre issue. Leur premier baiser fut rude, plein de colère, de frustration. Mais très vite, l’envie de dominer céda la place à autre chose, un besoin partagé.

— "Tu ne devrais pas être ici," murmura Antone entre deux baisers, ses mains agrippant la chemise de Zachary. "On ne devrait pas faire ça."

— "Tu dis ça à chaque fois, mais tu viens toujours," répliqua Zachary, le souffle court, ses mains glissant déjà sous la veste d'Antone.

Ils se dirigèrent vers la chambre, déchirant presque leurs vêtements dans un élan passionné. Leurs corps s'entrechoquaient avec la même intensité que leurs joutes verbales au Sénat. Chaque mouvement était une déclaration, chaque caresse une manière de revendiquer un pouvoir l'un sur l'autre.

Zachary, plus dominant, le poussa contre le lit, ses yeux brûlant d’un désir qu’il ne se permettait d’exprimer qu’entre ces murs. Antone, allongé, fixait le plafond, essayant de reprendre son souffle. Mais il ne pouvait nier l’excitation qui montait en lui, ce plaisir coupable de partager un moment interdit avec l’homme qu’il devrait détester le plus.

Leurs corps se mêlèrent avec une brutalité presque animale, une fusion entre rage et passion. Zachary prit les devants, ne laissant aucune place au doute sur qui contrôlait cette situation. Antone se laissa emporter, son esprit se vidant de toute rationalité alors que leurs peaux se touchaient, leurs respirations se mêlaient. Les gémissements résonnaient dans la pièce, accompagnés du bruit de leurs corps qui s’entrechoquaient, en rythme, au fil de leurs pulsions.

L’interdit rendait tout plus intense. Chaque baiser, chaque mouvement semblait défier la réalité, effaçant les rôles qu’ils étaient censés tenir dans le monde extérieur. Ici, dans cette chambre, il n’y avait plus de sénateur, de gouverneur, de rivalité. Juste deux hommes laissant libre cours à un désir incontrôlable.

Après ce qui sembla être une éternité, Zachary s’effondra à côté d'Antone, haletant. Le silence s’installa, lourd mais apaisant. Antone tourna la tête pour croiser le regard de Zachary. Il n'y avait plus rien à dire. Leurs corps parlaient pour eux, mais ils savaient tous les deux qu'une fois la nuit passée, la guerre politique continuerait.

— "Ça ne changera rien, tu le sais," murmura Zachary, allongé sur le dos, fixant le plafond à son tour.

— "Je sais," répondit Antone, son esprit déjà tourné vers demain, mais incapable de nier que, pour cette nuit au moins, ils avaient baissé leurs armes.

Puis, dans un dernier échange silencieux, ils s'endormirent, sachant qu’à la lumière du jour, la lutte reprendrait, mais que la frontière entre haine et désir serait désormais bien plus floue.