Bonsoir mes petits loups, voici le début d'une nouvelle romance rien que pour vous 💕
Quelques jours s'étaient écoulés depuis la discussion avec Lazarus, et l’atmosphère au Sénat était tendue. Le projet de loi sur l'assouplissement des achats d'armes approchait de son vote décisif. Antone se trouvait au cœur d'une tempête politique, tout en essayant de gérer les sentiments contradictoires qui l'agitaient. Son esprit était encore embrouillé par les révélations de Lazarus et la relation trouble qu'il entretenait avec Zachary. Les deux frères, liés par le sang, se trouvaient désormais dans des positions qui défiaient la simple loyauté familiale.
Le matin du vote, Antone se tenait face à son miroir, enfilant sa veste, son esprit en ébullition. Il savait qu'il devait jouer de manière habile et subtile. D'un côté, Zachary comptait sur lui pour soutenir le projet de loi. De l'autre, Lazarus avait semé les graines du doute dans son esprit concernant Ezekiël et les forces qui œuvraient en coulisse. Ses sentiments pour Zachary, ses affinités nouvelles avec Lazarus, tout cela le mettait dans une position délicate.
En arrivant au Sénat, l'ambiance était électrique. Curtis, fidèle à sa ligne de conduite, avait préparé une allocution passionnée contre le projet de loi. Bien que son argumentation reposât sur la nécessité de protéger les quartiers les plus vulnérables, Antone savait que ses objections allaient plus loin. Curtis voulait s’opposer à Zachary coûte que coûte, et tout projet qui renforcerait le pouvoir du gouverneur serait combattu.
— "Nous avons tous conscience du danger que représente un accès facilité aux armes à feu," commença Curtis d'une voix grave, l’audience silencieuse et concentrée. "Mais ce que nous devons comprendre, c'est que ce projet ne fera qu'intensifier les violences, les inégalités, et le désespoir dans nos communautés les plus démunies."
Antone, assis à quelques rangs de là, écoutait attentivement, sachant que son tour de parler viendrait bientôt. Le projet était complexe, mais une partie de lui savait que Curtis ne comprenait pas toute l'ampleur des enjeux. Peut-être qu'il avait raison sur le fond, mais il ne voyait pas le jeu d’échecs plus vaste qui se jouait en coulisses.
Une main se posa doucement sur son épaule. Antone sursauta légèrement et tourna la tête pour croiser le regard de Lazarus. Ce dernier s’assit à côté de lui, son visage sérieux mais étrangement apaisé.
— "Tu sais ce qu'il te reste à faire," murmura-t-il d’une voix grave, mais avec une douceur qui n'échappait pas à Antone. "Rien n’est aussi simple qu’il n’y paraît ici. Tu peux être le pivot qui renversera ce jeu."
Antone sentit un frisson le parcourir. Lazarus avait un magnétisme irrésistible, une présence qui le troublait. Leur relation, bien qu'encore naissante, prenait une tournure émotionnelle qui le déstabilisait de plus en plus. Son esprit lui disait de rester prudent, de garder la tête froide, mais son cœur vacillait chaque fois qu’il se trouvait à proximité de l’un des Sinclair.
— "Je comprends," répondit Antone, le regard fixé droit devant lui, tandis que Curtis terminait son discours. "Mais comment m'assurer que je ne deviens pas une pièce dans le jeu de ton oncle ?"
Lazarus se rapprocha encore, au point qu’Antone put sentir son souffle sur sa joue.
— "Je te protégerai," murmura-t-il d’un ton rassurant, presque intime. "Je ne te laisserai pas tomber."
Leurs regards se croisèrent brièvement, et quelque chose de plus profond sembla s’installer entre eux à ce moment-là. Antone savait que leur relation ne serait pas simplement politique. Il y avait un terrain émotionnel et personnel qu'ils commençaient tout juste à explorer, mais il ne pouvait pas se permettre de se perdre dans cette attraction. Pas maintenant.
L'heure du vote approchait, et Antone prit la parole. Il se leva calmement, ajusta sa cravate et s’avança vers le podium. Les yeux de tous les sénateurs étaient braqués sur lui.
— "Mesdames et messieurs," commença-t-il, sa voix calme mais assurée. "Ce projet de loi est bien plus qu'une simple réforme de la législation sur les armes. Il s'agit de la liberté des citoyens de San Andreas, d'assurer leur droit à la protection. Mais en même temps, nous devons nous poser une question essentielle : à quel point cette liberté peut-elle se transformer en menace si elle est mal encadrée ?"
Il marqua une pause, laissant l'audience réfléchir à ses paroles.
— "Je suis pour la liberté, mais pas au prix du chaos. Cette loi, si elle est votée telle qu’elle est, pourrait mener à des excès dangereux. C'est pourquoi je propose des amendements pour assurer que des contrôles plus stricts soient mis en place, afin d’empêcher les abus. La liberté ne peut exister sans responsabilité."
Les sénateurs murmurèrent entre eux. Curtis le regardait avec un mélange de surprise et de respect. Ce n’était pas l’opposition radicale qu’il attendait, mais une approche nuancée. Lazarus, de son côté, esquissa un sourire subtil. Antone venait de trouver un équilibre délicat entre soutenir une certaine forme de liberté et empêcher que les plans plus sombres d’Ezekiël ne prennent le dessus.
La tension dans la salle monta d’un cran, mais la stratégie d’Antone semblait fonctionner. Il avait réussi à placer le projet dans une zone de compromis, tout en s'assurant qu’il ne succomberait pas totalement aux pressions extérieures.
Cependant, alors qu'il quittait le Sénat après la session, Antone sentit à nouveau cette ombre qui planait sur lui. Lazarus l'attendait près de l'entrée, comme il l’avait fait auparavant. Cette fois, il ne lui adressa pas un mot. Leurs regards suffirent. Lazarus s'approcha lentement, son visage plus proche de celui d'Antone, et dans cet instant suspendu, il lui vola un baiser discret, presque imperceptible.
Antone, surpris, resta immobile quelques secondes. Ce baiser avait le goût du danger, de l’interdit. Et pourtant, il était irrésistible.
— "Il y aura d’autres batailles," souffla Lazarus avant de s’éloigner, laissant Antone seul avec ses pensées tourmentées.
Le jeu était loin d’être terminé. Au contraire, il ne faisait que commencer.
Joyce Sakho
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