Alors que les débats autour du projet de loi sur l'achat des armes se poursuivaient, Luc, connu pour sa finesse et sa capacité à naviguer dans les eaux troubles de la politique, décida de se rapprocher d'Antone. En tant que bâtonnier et tête du CAT, Luc savait comment utiliser son influence subtilement, tout en restant hors du radar des enquêtes publiques.

Lors d'une soirée au Sénat, il approcha Antone, son sourire énigmatique trahissant ses intentions :
« Antone, j’ai suivi de près vos efforts sur ce projet. Je pense qu’il est temps que vous vous entouriez des bonnes personnes… Peut-être qu’un partenariat avec mon cabinet pourrait être bénéfique pour nous deux. »

Luc, en tant qu’avocat, avait un accès privilégié à certaines informations sensibles. Son offre n'était pas simplement une proposition d'aide juridique, mais une alliance stratégique destinée à influencer le vote de manière plus directe, tout en couvrant ses traces légales.

Pendant ce temps, les regards entre Antone et Lazarus ne cessaient de s’intensifier. Lors de cette même soirée, ils échangèrent quelques mots feutrés, puis, attirés l’un par l’autre, s’éclipsèrent discrètement vers une pièce isolée. Les tensions entre les deux hommes étaient palpables. Lazarus, pourtant habitué aux jeux de pouvoir, se laissait emporter par cette relation clandestine. Une fois seuls, la distance entre eux s’effaça rapidement, et la passion qui les unissait prit le dessus.

Après leur éclipse discrète, Antone et Lazarus se retrouvèrent dans une salle faiblement éclairée, à l’abri des regards indiscrets. L'atmosphère entre eux était lourde de non-dits, et les deux hommes savaient que leur relation était aussi dangereuse qu'elle était irrésistible. Lazarus, d’ordinaire froid et calculateur, semblait troublé par l’intensité de ses sentiments pour Antone.

« C’est de la folie, tu le sais, » murmura Lazarus, ses yeux cherchant une raison de s’éloigner, mais ses mains trahissant son désir alors qu’elles se glissaient sur la taille d’Antone.

Antone, lui, n'avait plus de doutes. Le poids de la politique, du pouvoir, s'effaçait dès qu'il était face à Lazarus. C’était un moment de répit dans ce tourbillon de manipulations et de trahisons, une bulle où ils pouvaient être autre chose que des ennemis politiques.

« Je sais... mais tu ne veux pas que ça s'arrête, » répondit Antone d'une voix rauque, avant de rapprocher leurs lèvres.

Leurs corps se pressèrent l'un contre l'autre, et dans ce court moment volé, tout sembla s'éclipser. La politique, les rivalités familiales, et même la guerre froide entre leurs partis n'avaient plus d'importance. Ils étaient simplement deux hommes, brûlant d'une passion qu'ils ne pouvaient plus contenir.

Alors que leurs souffles se mêlaient, un téléphone vibra dans la poche de Lazarus, ramenant brusquement la réalité dans cette bulle fragile. Il s’écarta légèrement, mais resta près d’Antone, comme s’il hésitait à rompre ce lien.

« Je dois y aller, » dit Lazarus, le souffle court. « Luc doit parler devant le Sénat demain. Il a une nouvelle stratégie pour faire pencher le vote en notre faveur. »

Antone fronça les sourcils, encore sous l’emprise de ce moment intense. « Luc ? »

Lazarus hocha la tête, passant une main dans ses cheveux. « Il manœuvre dans l’ombre. Il compte sur moi pour pousser discrètement quelques sénateurs. Si ce projet de loi passe, cela nous donnera un avantage considérable. »

Antone s'écarta, l’esprit embrumé mais déjà recalibré sur la politique. « Et Curtis ? »

Lazarus sourit en coin. « Curtis est un obstacle, mais un obstacle qui peut être contourné. Il se bat seul contre cette loi. Il finira par céder sous la pression. Mais... nous devons rester prudents. »

Leur conversation sérieuse était teintée de la passion brûlante qui venait de les unir. Alors que Lazarus s’apprêtait à partir, il s’arrêta à la porte, jetant un dernier regard à Antone. Il n’avait pas besoin de mots pour exprimer ce qu’ils savaient tous les deux. Ce qu’ils partageaient était dangereux... mais aussi profondément enivrant.

Le lendemain, au Sénat, Luc prit la parole, sa voix suave et confiante résonnant dans la grande salle.

« Mesdames et Messieurs, ce projet de loi est crucial pour la sécurité de notre État. Permettre l’achat de plusieurs armes à Ammu-Nation ne concerne pas seulement le commerce légal, c’est une question de liberté, de protection, et d’autonomie pour nos citoyens. »

Les regards se tournèrent vers Antone, qui soutenait le projet aux côtés de Lazarus. Pourtant, le sénateur Curtis West n'était pas aussi convaincu. Il se leva pour s'opposer, les yeux rivés sur Luc.

« Cette loi n’a rien à voir avec la liberté. C’est une loi dangereuse qui va armer nos rues jusqu’à l’excès. Je ne laisserai pas notre peuple devenir des victimes d’un système de violence et de surarmement ! »

La salle s’agita. L’affrontement entre les camps devenait de plus en plus tendu. Antone savait que l’équilibre des pouvoirs était fragile. Luc, dans l’ombre, tirait les ficelles, préparant une offensive médiatique contre Curtis, mais ce dernier avait encore des ressources inattendues.